Le design et l’éducation : rencontre avec Ruchi Junnarkar

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Le design et l’éducation : rencontre avec Ruchi Junnarkar

23/6/2015

CodesignCurator

DipCo

Il y a plusieurs sortes de rencontres.Celles qui vous apaisent. Celles qui vous ouvrent à l’inconnu. Qui vous donnent de l’espoir. De l’énergie. De l’envie.Ce sont des puits d’émotion.Celle avec Ruchi Junnarkar, membre clef du mouvement Design for Change (DFC), est une promesse.

DFC

Le mouvement DFC, fondé en 2009 et basé à Ahmedabad, en Inde, met en avant la capacité d’initiative des enfants et leur aptitude à créer des changements positifs, à travers une méthode de design thinking conçue en quatre étapes : FEEL (ressentir les problèmes d’une situation) – IMAGINE (imaginer les solutions : identification des points d’intervention possibles) – DO (faire un acte de changement)- SHARE (partager l’histoire de ce changement, afin d’inspirer d’autres acteurs). Les enfants intégrés à cette méthode suivent ce FIDS process sur une semaine ou un semestre selon le format.Design for Change s’est diffusé rapidement dans 35 pays, transportant avec lui la conviction qu’en laissant aux enfants les moyens de prendre en main la réalité qui les entoure, on se donne aussi les chances d’aboutir à un monde meilleur. DFC India a ainsi servi de prototype à toute une série de mouvements similaires qui se sont implantés dans le monde et se sont indépendantisés pour développer leur propre design changing.Ruchi Junnarkar a suivi un itinéraire balisé selon les localisations des différents partenaires de DFC dans le monde, qui l’a menée en Allemagne, en Espagne, en France, puis en Israël et en Angleterre. Ce périple avait pour objectif de coordonner DFC entre les différents partenaires et d’observer leur travail respectif, en fonction du contexte dans lequel ils sont plongés.Elle en a tiré deux déductions :L’idée d’avoir un système qui encourage la libération de ce que DFC appelle « the I CAN superpower » est devenue quasi universelle.Mais il est aussi intéressant de constater comment les différentes cultures se sont appropriées cette mentalité : si l’Allemagne s’appuie principalement sur l’importance du design thinking dans l’éducation et explore d’autres aspects de la personnalité des enfants plutôt que l’évaluation par la notation individuelle, l’Espagne met davantage l’accent sur la dynamique éducative, l’expérience d’apprentissage du « I CAN lab » qui implique de transformer la démarche d’incorporation des connaissances vers une interaction facilitée avec les enseignants.Ces rencontres sont un courant d’air. Elles nous montrent que le monde n’est pas à bout de souffle. Seulement, certaines personnes comme Ruchi Junnarkar ont un meilleur panorama du foisonnement d’idées dont les circonvolutions se répandent un peu partout. C’est à travers elles que l’on peut saisir la diversité de notre écosystème, que nous n’avons pas si souvent l’occasion d’observer. Et c’est alors que vient l’envie non seulement de la contempler, mais avant tout d’y participer. De faire la différence.

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