Présomption de confiance

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Présomption de confiance

18/3/2017

CodesignCurator

DipCo

camp

En bon apprenant, zélé et curieux*, Hervé prend part à sa quatrième session de formation, fin décembre 2016, sans trop savoir à quelle sauce il va être initié - le coup de la sauce vous le comprendrez un peu plus tard -…J’ai beau connaitre le mode opératoire distillé par l’équipe pédagogique en charge du Diplôme Universitaire : la fameuse boucle de pédagogie inversée, laquelle s’organise en séquences précises et (pas forcément) minutées : Engagement / Stimulation / Problématisation / Tentative de réponse / Feedback / Réflexivité pour finir par une Publication à rédiger ultérieurement**.C’est justement cette tentative de restitution écrite que vous essayez de lire actuellement, vous êtes d’ailleurs peut-être déjà largué. Ce qui, pour revenir au premier astérisque, risque finalement de me desservir…Mais là n’est pas le sujet, bref où j’en étais déjà ? Ah oui, la boucle PI, je la connais donc, mais figurez-vous qu’à chaque fois que je la pratique, j’arpente un chemin différent. Plutôt étrange pour un exercice si codifié.Les premières sessions, je dois l’admettre, me semblaient quasi ésotériques avec leur lot de gros mots et leurs sorciers gardiens du temple, je n'avais tout simplement pas le même référentiel que les autres participants, une petite mise à niveau et me voilà armé. En pratiquant, pas à pas, j’ai commencé à saisir par le corps et l’esprit les notions qui traversent cette formation. Elle est par exemple censée faciliter la facilitation pour des facilitateurs/trices novices et/ou confirmé-e-s, et ça marche ! Ça marche car ces sessions bénéficient de deux ingrédients cruciaux : la confiance et la bienveillance. La bienveillance des intervenants, des membres de l’équipe pédagogique mais aussi des participants, à l’égard de chacun. La confiance qui s'installe facilite l’ouverture à la réflexion par l’écoute et le dialogue. Les passages par le faire et les retours d’expériences sont aussi essentiels pour faciliter le cheminement.Croiser les regards et les pratiques, les postures et les convictions, se jouer des évidences pour aller regarder dans les détails, car c’est là, parait-il que le diable se cache. Tout cela n’est possible que par la confiance que confère le cadre, condition essentielle pour que l’apprenant puisse repartir serein, même si parfois il peut être chahuté. Chaque session tente d'expérimenter les usages et concepts évoqués durant la formation afin d’en faciliter la compréhension, et c’est ainsi réitéré à chaque nouveau rendez-vous. Bref on boucle à nouveau, pour ne pas dire encore et toujours. C’est aussi l’autre enseignement essentiel de cette formation, on boucle, on itère, mais à des niveaux différents à chaque fois, ce qui rend l’exercice d’autant plus singulier et captivant.Je connais le dispositif, cadré et intemporel, expérimental et participatif, et pourtant je ne sais pas où il me mènera, comme à l’occasion de cette matinée du 21 décembre au 10-co, le nouveau local du collectif Codesign-it!, où une belle rencontre a pu être organisée avec Nicolas Détrie, faiseur et membre historique du collectif Yes we camp.C’est un collectif à géométrie variable qui prototype des espaces d’expérimentations collectives. Leur slogan : "Rapportez les merguez, on s’occupe du reste !" On boucle à nouveau … Rappelez-vous, le coup de la sauce en début d’article ! (…)Nous voilà à la fin du texte d'Hervé et Gaële n'a pas croisé d'aiguillage pour initier le chemin de traverse qu'il lui suggérait. Pas si facile d'ouvrir une 2ème voie/x mais l'invitation à codesigner la publication est belle et la gouvernance de Yes we camp inspirante... Comme eux, faisons-nous confiance : "on sera capables de gérer ça…".Alors je tente un détour pour finir, en reprenant la boucle à contre sens. La conversation ce matin-là n'en finissait pas de ré-ouvrir d'autres espaces fertiles et de suggérer de nouveaux décalages mais je vous propose de revenir, en pointillés et sur la pointe des pieds, aux toutes premières phrases de l’intervention de Nicolas en souhaitant que ces images à écouter vous soient également stimulation(s)."Porter des regards obliques sur la trajectoire d’un collectif" ; "Atteindre un point de bascule chez chacun qui permette un véritable point de rencontre" ; "Favoriser la production d'un espace de porosité suffisant pour cela" ; "Mettre à l'abri des personnes vulnérables parce que le monde va trop vite, le monde va sans elles" ; "Donner de la place à la concomitance" ; "Décarbonner les modes de vie" ; "Réhabiliter les figures du nomadisme, de la mobilité, et prendre le temps d’interroger les traces que l’on entend laisser ?…Le collectif Yes we camp prototype des formes innovantes et éphémères de cohabitations entre processus, publics et genres dans des espaces ou le maître mot est perméabilité ! Pour en savoir plus :https://yeswecamp.orgwww.chezalbert.orghttps://lesgrandsvoisins.orghttps://www.flickr.com/photos/camping2013/sets/72157657739134713www.caravanade.orgMerci à Nicolas Détrie du collectif Yes We Camp ! pour son interventionRestitution proposée par Gaële Lavoué et Hervé Bouchet, participants du Diplôme Universitaire Codesign.*Rien n’est moins sûr, mais je profite de la publication pour m’assurer une bonne image auprès de l’équipe pédagogique. C’est elle qui décidera de valider (ou non) mon diplôme.**Je tente de placer ce mot le plus souvent possible, on peut dire que c’est du comique d’itération depuis qu’à l’adolescence mes camarades se moquaient de moi quand je l'utilisais.

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