Le jour où j’ai parlé dauphin…

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Le jour où j’ai parlé dauphin…

2/1/2018

CodesignCurator

DipCo

Rémi Sabouraud, membre de Codesign-it!, a introduit cette séance en déclamant un poème en alexandrins ; très rafraîchissant en cette première journée de canicule estivale !Rémi est convaincu que la créativité est une compétence qui se travaille et en tant que codesigners, cette habilité fait partie de notre écologie personnelle, notre discipline de travail.Nous avons donc cheminé au travers de plusieurs exercices visant cet apprentissage et en parallèle, nous avons expérimenté ce que l’on appelle le flow.Le flow, c’est une sensation étrange d’harmonie de groupe parfaite, un moment où le temps n’existe plus, des instants où la concentration et l’engagement sont tels que rien ne pouvait nous distraire.Le flow c’est aussi une histoire de courbe, d’énergie montante et descendante.De son expérience professionnelle, Rémi nous indique que le flow se produit quand 8 éléments sont réunis :

Pour citer Rémi : « le facilitateur c’est comme un funambule sur une ligne oscillante » et c’est ce à quoi, en tant que facilitateur, nous sommes amenés à faire face en situation de modération.Ça sera donc le thème de notre après-midi, muscler notre créativité, expérimenter l’inattendu, et constater les effets produits sur le groupe grâce à un ingénieux système de monitoring conçu par Greg et Rémi.

Tout a commencé par une stimulation, drôle, décalée et ludique, extraite du film OSS 117, une scène où des noms franchouillards à souhait, sont égrenés de manière totalement absurde pendant près d’une minute.C’est à notre tour de se dire « bonjour » de cette manière, deux par deux, on ne triche pas, on ne prend pas les noms de nos proches, la consigne donnée est d’inventer !Je me rends compte que plus on avance dans l’exercice, plus les techniques de créativité apparaissent presque naturellement et qu’en cassant les paradigmes tacites d’une recherche créative, on arrive à sortir des sentiers battus assez facilement et rapidement :

  • Analogies : Dubois, Dutilleul, Duhêtre, Duroseau, Dubuffet, Delaporte, ….
  • Modification : Dulitteul, Dusoreau, Duffubet….
  • Combinaison : Infectédelavérolle, Tuéparomicide…

Cette forme de créativité, sous contrainte, laisse ensuite la place à une autre technique, plus libre, bien qu’étant modérée : le rêve éveillé.3 participants « cobayes » étudiants du D.U., acceptent de jouer le jeu, ils sont allongés au sol, les yeux fermés, et se laissent embarquer dans leur récit par Rémi.Ils parlent à voix haute et imaginent ensemble quel serait le futur du DU.Peut-être plus difficile à mettre en œuvre, en contexte d’entreprise ou dans des situations où les participants se connaissent moins bien, il me semble que cette technique doit faire l’objet de plus de précautions dans sa mise en place, je constate toutefois que le pouvoir de l’inconscient au service de la génération d’idée a fait son œuvre rapidement et s’est montré diablement efficace (...vous avez déjà parlé le dauphin ?!)

Sans transition ou presque, Rémi nous offre une nouvelle stimulation à partir d’une courte vidéo de Serge le mytho.Et par groupe de deux, nous inventons à notre tour des histoires abracadabrantesques. Je prends cela comme un jeu, je le trouve drôle et stimulant quand se livre alors une forme de compétition induite sur le thème de « celui qui racontera la plus grosse c... ».Au-delà d’une application directe en exercice créatif de divergence, il est intéressant de noter que nous partons à la découverte du lâcher prise, de l’imagination.L’exercice a la vertu de démontrer qu’il est possible, voir facile d’enjamber une situation d’inconfort avec pour seul outil un peu d’imagination, d’impertinence et de liberté de ton…Bien échauffés, nous partons à la conquête de notre dernier défi.Le groupe est divisé en 3 et chaque sous-groupe prépare 3 situations inattendues auxquels nous pourrions être confrontés en facilitation.Par deux, nous répondons, le plus rapidement possible à cette situation en mobilisant notre imagination et notre capacité de rebond.Dernière courbe, ou dernier virage, retour au calme pour la conclusion avec les œuvres magiques éphémères et oniriques d’Andy Goldworthy et les Variations de Goldberg de Bach interprétées par GlenGould qui ont pour Rémi un fort pouvoir d’inventivité et qui plongent chacun d’entre nous dans un moment personnel d’introspection et de réflexivité .Restitution proposée par Sophie Mourey, participante du Diplôme Universitaire Codesign.Merci à Remi Sabouraud pour cette riche intervention, et à Greg Serikoff pour sa facilitation !Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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