Cela se passe le mercredi 13 septembre après-midi, à l’AZAP, le lab d'innovation collaborative de FDJ (Française des Jeux), dernière journée caniculaire de 2016.Marion van Bommel, responsable innovation depuis mai dernier nous accueille. Elle veut partager avec nous l’œuvre d’une chorégraphe américaine grâce à 3 extraits vidéo. Cette chorégraphe est directrice du conservatoire du collège de Purchase. Nous découvrons ce ballet de danse classique entraîné (pour ne pas dire « bousculé ») par une musique de l’Est. Une musique qui touche les cœurs de ceux et celles que la danse émeut, leur brasse l’estomac et leur fourmille les pieds. Ces danseurs et danseuses nous proposent un spectacle presque humoristique en parodiant pour finir, le porté de danse classique.
Nous apprenons à la fin de cette séquence que la chorégraphe n’est autre que la sœur de Marion, Nelly van Bommel. Nous nous connectons donc avec Nelly en direct des États-Unis. Émue par la situation pourtant préparée, Marion interviewe sa sœur sur la manière dont elle trouve son inspiration, travaille avec les danseurs et quelle relation elle instaure avec eux. Nous comprenons alors, dans les réponses de Nelly, qu’elle co-construit énormément ces spectacles avec les danseurs et que cela se concrétise même jusqu’au partage du cachet. Toutefois, si le délai de création est contraint comme pour ce spectacle, elle définit les contours de la co-construction en choisissant notamment la musique. Sur cette découverte, nous laissons Nelly à son petit déjeuner en la remerciant et ré-atterrissons à Boulogne-Billancourt au lab de la Française des jeux.1 / Ce « pas de 2 » sœurs pour célébrer l’émotionA l’instar du « pas de 2 », cet échange entre deux sœurs et le sentiment du groupe face à ce spectacle de danse ont permis d’évoquer l’émotion dans un processus créatif.
2 / Un design de session au « pas de 2 »
Bercés par cette émotion, nous avons été drivés, en cet après-midi de septembre, par l’équipe pédagogique au rythme du « pas de 2 ». En effet, en guise d’adage [2] tels des danseurs aguerris, nous voilà rassemblés devant un modèle visuel fait de clusters imposés. La consigne est de remplir ce modèle collectivement en guise de restitution de ce que nous venions de voir. Mais où était le chorégraphe ? Nous n’avons malheureusement pas réussi collectivement à le nommer. Mais en fallait-il vraiment un ? Ne nous fallait-il pas plutôt définir l’objectif de cette œuvre ?Sur les suggestions discrètes de notre facilitateur, nous débutons la répétition des variations [3] du « pas de 2 ». Au nombre de quatre, des sous-groupes s’organisent pour préparer des démonstrations autour des thèmes de l’émotion, de l’énergie d’une équipe, de la relation fraternelle des sœurs et du modèle de la danse contemporaine comme process créatif. Les répétitions se déroulent bien, des éléments de contenu émergent grâce à des groupes plus resserrés. Mais quid de la restitution collective ? Deuxième temps de répétitions avant le temps de la restitution … les contenus se précisent.Surprise ! La restitution doit s’organiser sans concertation dans dix minutes. Une équipe d’intégration improvisée tente de faire le lien entre les sous-groupes et de coordonner la restitution. Le coda [4] s’exécute avec bravoure, grâce à cette équipe qui chorégraphie la restitution autour d’une ronde qui s’agrandit au fur et à mesure des variations de chaque groupe. Et nous voilà remplis de « je ne sais quoi », d’émotions peut être, autour de cette œuvre collective humaine !3 / Et si le co-designer était un chorégraphe de session ?Au-delà de la similitude du process de la session avec le « pas de 2 », n’a-t-on pas découvert que le métier de chorégraphe avait des similitudes avec le métier de co-designer ?
En tant que codesigner :
En tant que facilitateur :
Bref, toute ressemblance n’était pas fortuite, ...4 / Pour que les pas des 22 restent dans la danse…Cette session nous a déstabilisés en tant que groupe. Toutefois, les ingrédients de maintien de l’énergie d’un groupe étaient tout de même là, donc ce « pas de 2 » à 22 nous a permis de garantir :
Nous avons collectivement appris plusieurs choses :
Fort de ces apprentissages, nous avons conclu que la danse contemporaine était une source d’inspiration pour le processus de co-design. Et comme dirait Irene Cara [5] , « What a feeling !!! … Now I’m dancing for my life!”Merci à Marion Van Bommel et sa sœur Nelly pour leur intervention !Restitution proposée par Sandrine BARRET, participante du Diplôme Universitaire Codesign.
Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.[1] Le « pas de 2 » : expression qui fait référence au nombre d’interprètes, hommes ou femmes, exécutant ensemble un ballet/chorégraphie plutôt romantique structuré en 3 temps : l’adage, les variations, la coda.[2] L’adage, première phase du « pas de 2 », suite de mouvements amples d’ensemble des danseurs sur un rythme lent[3] Les variations, deuxième phase du « pas de 2 », démonstrations techniques successives de chaque danseur[4] Le coda, troisième et dernière phase du « pas de 2 », morceau de bravoure réunissant les danseurs sur un rythme rapide.[5] Interprète de Fame et Flashdance