Embarquer dans le D.U. Codesign

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Embarquer dans le D.U. Codesign

14/5/2018

CodesignCurator

DipCo

Manuel de (sur)vie pour l'embarquement dans le Diplôme Universitaire Codesign

...ou comment se préparer à l’aventure en devenir du D.U.

Plantons le décor, nous sommes mardi matin, seconde journée de ma première session du D.U Codesign. La première journée a été pour moi un parachutage sur Mars, déstabilisante en termes d’apprentissage. Immersion au pas de charge dans un groupe déjà constitué, première application de la pédagogie inversée, découverte de la problématisation, réflexivité, tout un vocabulaire inconnu. Bref, j’ai débarqué dans un nouveau monde.La première journée a été consacrée à la présentation puis problématisation sur l’application de la Théorie U à l’écriture collaborative d’un roman à la FDJ. Et donc pour moi, à la découverte de nouveaux outils, d’une autre forme de travail en équipe, de l’ébauche d’une nouvelle posture embryonnaire, bref, du rêve, du beau, du collaboratif, du révolutionnaire.

La seconde matinée a été très différente, tant en contenu qu’en énergie. La session a démarré avec une intervention de Greg Serikoff, un des cofondateurs du collectif professionnel Codesign-it et le co-responsable, avec Sophie Pène, de l’équipe pédagogique du D.U Codesign.Greg a rappelé le socle fondateur du DU, défini ci-dessous :

Cette définition fait appel à plusieurs notions :

  • Multitudes des horizons, pour former des groupes hétérogènes mais néanmoins équilibrés;
  • Gestion du groupe : les nouveaux participants intègrent le D.U dans le but de préserver cet équilibre, avec l’aide des plus anciens qui veillent à une intégration bienveillante;
  • Objet expérimental, le D.U a vocation à valider un certain nombre d’hypothèses. Une de ces hypothèses est de ne pas partir sur un groupe figé mais en intégrant et faisant sortir du D.U des personnes au fur et à mesure.

Cette dynamique permanente implique une mise en déséquilibre des participants les poussant à évoluer, se repositionner sans cesse, et d’un autre côté, elle implique également une organisation et une quantité de travail très importante de la part de l'équipe pédagogique.Le projet du D.U Codesign est un projet volontariste et basé sur le volontariat d’une équipe pédagogique et d'un collectif associatif qui intervient à titre bénévole. Ces différents ingrédients font que l’implication, la motivation et l'autodiscipline des participants sont des éléments fondamentaux dans la réussite de la conduite de l’expérimentation.

Sur ce sujet, plusieurs points ont été remontés par Greg et Julie.1/ Absentéisme : le fonctionnement du DU et son organisation rendent difficile la gestion des annulations de dernière minute;2/ Arrivées tardives: le fonctionnement en pédagogie inversée rend nécessaire la ponctualité de la totalité des participants afin de pouvoir démarrer correctement une session;3/ Retards et non-restitutions des publications : les publications sont l’élément de production tangible des sessions de travail du DU.

réf : Définition du codesign donnée par Dan Newman : “Mon travail : rendre l’intangible tangible”

Pour ma part, ce qui m’a le plus marqué, c’est la prise de conscience de l’effort fourni par l’équipe pédagogique, de l’affect qui entoure ce projet et l’implication personnelle de cette équipe, qui va au-delà d’une implication professionnelle.Ce point m’a énormément touché et fait réfléchir, notamment sur ma perte d’intérêt vis à vis du D.U entre le moment où j’ai passé mes entretiens et le moment où j’ai embarqué (9 mois…. Le temps d’une gestation et parfois d’un désengagement / démotivation), sur la responsabilité -peut être non identifiée- que cela implique de participer à une telle expérimentation.

Le discours d’embarquement a été une prise de conscience, mais également une forme de rite de passage permettant de faire réellement partie d’un groupe soudé, d’une aventure humaine.Pour autant, d’autres questions se posent suite à ce discours :

  • Quid des contraintes individuelles face à un engagement collectif ? Qu’est ce qui est acceptable quand on est engagé dans une dynamique de groupe (maladie, contrainte professionnelle, à quel niveau de gravité etc…) ;
  • Quelle conscience a-t-on de l’impact d’un comportement individuel sur un engagement collectif ;
  • Comment placer ses priorités quand on participe à une telle expérience, qui dure dans le temps ;
  • Quid de la posture de consommateurs versus une appropriation totale du D.U (embarquement des nouveaux arrivants) ;
  • Quid de l’application de certains concepts que nous retrouvons, d’intelligence collective, d’organisation holistique etc…., là, concrètement, dans nos vies de tous les jours, nos cadres plus usuels ;
  • De la différence d’engagement quand on est acteur, fondateur, versus consommateur (je m’inscris, je paye, et je viens ou pas);
  • De la limite du bénévolat (engagement de l’équipe pédagogique de manière bénévole), le coût affectif d’un engagement dans un tel projet versus le coût affectif d’être étudiant du D.U, le déphasage entre les deux;
  • Quid de la distance mise, des aléas de la vie et de l’organisation professionnelle/personnelle quand l’embarquement se fait plusieurs mois voire un an après l’inscription et l’entretien préalable au DU.

Une fois ces thématiques discutées, expliquées, rappelées, nous sommes passés vers un sujet plus cérébral. A savoir, co-réfléchir aux moyens qui permettraient de faire du D.U Codesign un objet plus efficace, réplicable, touchant plus de monde (impliquant moins d’efforts de la part des organisateurs, touchant un plus grand public, public international).Les idées devront donc répondre aux critères suivants, à savoir comment :

  • Emmener plus loin ceux qui le souhaitent ;
  • Impacter plus de bénéficiaires ;
  • Nécessiter moins d’efforts ;
  • Permettre de faire mieux l’existant.

Un tableau est tracé avec en colonne chaque thème. Chaque participant prépare plusieurs post-it, répondant à un ou plusieurs de ces problèmes, et vient ensuite les ranger dans une ligne, avec un score dans la colonne de chaque critère (impact positif, aucun impact, impact négatif). Le but est de faire apparaître très rapidement les idées les plus pertinentes.Le résultat du travail donne cela :

Et en prime nous avons imaginé les 10 commandements pour l'embarquement dans le D.U :

  • En retard jamais tu n’arriveras (enfin, essaye….)
  • Annulation de dernière minute tu ne feras pas (bon, sauf si tu es à l'hôpital…)
  • Ton mentor tu contacteras
  • Ta grille PI à jour tu maintiendras
  • Tes publications rapidement tu démarreras
  • À l’aide tu appelleras (et rapidement, n’attends pas de boire la tasse)
  • Du collaboratif pour tout tu appliqueras (peut-être pas pour acheter une baguette...)
  • Sur la démarche et le vécu de ton expérimentation tu insisteras
  • Le kif et le lâcher prise tu appliqueras !!!!!  
  • Le kif et le lâcher prise tu appliqueras parce c’est vraiment important!

Et juste un mot pour la fin, et il est très personnel. Mon travail repose sur une posture de leadership, qui devient pesante et frustrante avec le temps, d’où la réponse au chant de sirène du DU. Personnellement aujourd’hui je me dis que le collaboratif est avant tout une autorisation que l’on se donne, de ne pas avoir les bonnes réponses ou celles qui seront retenues, d’appeler à l’aide, de ne pas savoir, pas maîtriser mais d’y aller quand même.Je vous souhaite un superbe parcours de D.U.Restitution proposée par Jihene Bouraoui, participante du Diplôme Universitaire Codesign.Et un grand merci à : Claire, Carlos, Stéphanie, Christelle, mais aussi Eric et Karine, qui m’ont aidé à sortir du combat imaginaire que je m’étais construit concernant la rédaction de cette publication 😊. Une preuve s’il en faut que le collaboratif fonctionne !

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