Le biomimétisme c’est regarder la nature pour comprendre, créer et innover en l’imitant.S’adaptant en permanence et donc innovant toujours, la nature constitue une source d’inspiration inépuisable pour l’homme. De plus en plus étudié, le biomimétisme est d’autant plus intéressant qu’il prend en compte le fonctionnement « naturel » des choses. Il est d’ailleurs aujourd’hui considéré comme un facilitateur de la transformation durable.Si on l’applique à l’innovation collaborative, il inspire notamment un modèle de design de sessions collaboratives : Patches and Nodes.« Patches and Nodes est bien un modèle ; pas une méthodologie. Il donne un cadre de pensée là où une méthodologie va prescrire un process. D’ailleurs, le design de sessions d’intelligence collective est, d’une certaine façon, contradictoire avec les notions de process linéaires et installés. On pourrait même considérer une méthodologie comme une aliénation de l’innovation nécessaire à la pensée design. Patches and Nodes est une source d’inspiration pour penser l’intelligence collective, et laisse une très large marge de manœuvre dans la façon de l’utiliser. Ce modèle est sans équivalent dès lors qu’on designe des sessions d’innovation collaborative avec des groupes de plus de 50-60 personnes. »
Alain Biriotti – Membre de Codesign-it
Le modèle, développé dans le réseau MG Taylor, est utilisé régulièrement par le collectif Codesign-it dans son exercice de facilitation de la transformation auprès de ses clients.Dans un design classique destiné à des situations simples ou des groupes de taille limitée, on imagine des temps de travaux en sous-groupes puis des restitutions, des partages d’informations ou des réactions en plénière. « Les plénières permettent la reprise de la vision d’ensemble par les participants et peuvent être un espace de progression de la discussion : pour faire réagir aux travaux par exemple. Plus on est nombreux plus il est difficile de faire ça. Le design de sessions d’innovation collaborative devient effectivement complexe quand il s’agit de travailler, réfléchir, produire ensemble à plus de 50 personnes. Il faut donc repenser les mécanismes d’intégrations des travaux entre les différents groupes. » On doit imaginer une mécanique qui crée du partage pour l’intégration progressive des travaux ; une mécanique qui peut faire basculer dans l’action par la découverte et l’appropriation active, le partage à différents niveaux.C’est en étudiant le fonctionnement du cerveau humain qu’a été pensé Patches and Nodes.« La technique d’intégration des travaux d’un grand groupe est fondée sur une analogie biologique avec le fonctionnement du cerveau. Le cerveau fonctionne par des connexions neuronales : des milliards de neurones et des milliards de milliards de connexions. Ces connexions ne s’organisent pas au hasard. Elles font émerger des « plaques » de neurones qui sont spécialisées sur une fonction du cerveau (sensorielle ou motrice par exemple), dans lesquelles les connexions sont denses et complexes. Ces « plaques » sont connectées à d’autres centres du cerveau par des neurones spécialisés qui font circuler l’information. Le modèle Patches and Nodes s'inspire de ce fonctionnement. »
Si on le transpose dans le design de sessions d’innovation collaborative :
« Dans une logique orientée production par exemple, on peut définir les sujets des Patches, constituer un noyau dans chaque Patch mais laisser de la latitude pour enrichir les équipes. Ou alors composer les équipes mais les laisser choisir les sujets qu’elles voudraient travailler tout en organisant une discussion plus générale pour s’assurer que tous les sujets sont traités. Dans une logique plus émergente, les Patches ne sont pas préconstitués ni en définition des sujets à traiter ni en composition et doivent naître du processus d’intelligence collective. »
L’ingénierie de la session se construit avec une alternance de temps en Patch, de temps d'élaboration de contenus ou de solutions en équipes brassées, et de temps de Noding. Le réseau permet que l’information circule entre les Patches. Ce n’est pas la quantité mais plutôt la qualité des connexions inter ou intra-patches qui seront les garants de leur réussite. On mesure donc davantage l’efficacité d’un système à l’efficacité des connexions qui le constituent plutôt qu’à celle de ses groupes de travail en tant que tels.Les trois règles d’or pour assurer le succès du modèle sont :
Grâce au biomimétisme donc, et au modèle à Patches and Nodes « nous avons pu faire des sessions d’innovation collaborative rassemblant jusqu’à 700 personnes ! »Le biomimétisme nous rappelle en tous cas que l’observation et l’étude de la nature - plutôt que la volonté de la supplanter ou de la dominer – est une source d’inspiration infinie, et participe à la conception de solutions innovantes, respectueuses des environnements et des écosystèmes, et répondant à des objectifs de développement durable*.*Source : www.sciencepost.fr Biomimétisme : c’est quoi ? Ce domaine changera notre vie dans les années à venir ! Maximilien LLorca – rédacteur scientifique. « D’après le CEEBIOS (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis) le biomimétisme peut répondre à 9 des 17 objectifs mondiaux du développement durable définis par l’ONU »
Cette œuvre de Codesign-it! et Fanny de Font-Réaulx est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.