Laure Villemaine raconte son histoire comme on raconte une bande dessinée d’aventure. Sa destinée n’était pas de devenir facilitatrice graphique, mais géographe. Sa passion des cartes, la fascination pour une émission de télévision devenue culte à ses yeux (“le dessous des cartes” de Jean-Christophe Victor) et enfin de nombreuses rencontres et circonstances particulières l’ont amené à découvrir une façon nouvelle de communiquer pour faire passer des messages complexes: de dos et sans dire un mot !
Mais qu’est ce que la Facilitation Graphique ?En voici la définition, telle qu’on peut la trouver sur le site de la Communauté de Praticiens de la Facilitation Graphique (FGCP) :“La facilitation graphique est une pratique qui utilise les médias graphiques pour favoriser les échanges et les réflexions au sein d’un groupe, afin de lui permettre de construire une vision commune. Elle sert, alimente et accompagne un processus de collaboration. C’est ce qui distingue cette pratique des autres métiers de la visualisation tel que le design graphique ou graphisme.”L’impact de la facilitation graphiquePourquoi Laure Villemaine cite t-elle “Le dessous des cartes” comme une des inspirations qui l’ont amené à la facilitation graphique ?[gallery columns="2" size="zerif-our-focus" ids="http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/pernoud.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/dessous.png|"]Les démonstrations illustrées de Jean-Christophe Victor lui ont probablement fait découvrir à quel point s’appuyer sur des éléments graphiques animés et évolutifs simples représentait une force considérable pour faire passer des messages. Et à quel point ces informations semblaient tout à coup plus marquantes et facilement mémorisables.[gallery columns="5" size="full" ids="http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/picto1.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/picto2.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/picto3.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/picto4.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/picto5.png|"]C’est bien plus tard, en animant une session de travail collaboratif, que l’occasion se présente à elle de constater les effets positifs de la facilitation graphique. Le sponsor faisant part de ses difficultés à présenter son idée et créer une dynamique nouvelle, Laure se saisit spontanément d’un marqueur et représente schématiquement la métaphore, les messages clefs et finit par faciliter les sessions durant 4 jours, feutre en main.
Même si ses premiers dessins, selon son propre aveu, “ne sont pas beaux”, ce coup d’essai est une réussite ! A tel point que le sponsor lui demande de produire une fresque graphique pour illustrer sa démarche.Laure ressort de cette expérience convaincue que le visuel touche une partie émotionnelle plus forte que les autres vecteurs de communications traditionnels.La facilitation graphique permet à l’auditoire :
[gallery columns="2" size="zerif_our_team_photo" ids="http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/gribouille1.png|,http://codesign-it.com/wp-content/uploads/2017/05/gribouille2.png|"]La facilitation graphique doit être bien maîtrisée pour éviter de tomber dans un certain nombre de pièges, par exemple :
Domaines d’application et techniques de la facilitation graphiqueLa facilitation graphique peut être mise en œuvre dans de nombreux cas de figure, tant pour faciliter la pédagogie, la création, la vulgarisation ou la restitution, dès qu’il s’agit de processus de collaboration.
Elle s’appuie sur un certains nombre de bonnes pratiques et astuces à avoir en tête avant toute séance de facilitation graphique :
Pour démarrer, Laure conseille de tester des techniques simples, sur la base de formes géométriques, de personnages en bâtons, en s’appuyant sur les regards pour signifier les émotions et désigner le sens de la lecture. La bouche et les sourcils complètent efficacement le regard pour définir les expressions souhaitées. Les pieds, représentés très symboliquement, ont une importance car ils montrent la direction vers laquelle se déplace le personnage (de face, de dos…).Le texte doit être écrit de préférence en majuscules pour faciliter la lecture.Les traits sont le plus possible nets, droits, francs. Il est utile de représenter un plan fixe (le sol par exemple) pour définir l’espace où évoluent les personnages et créer des repères.La posture du facilitateur graphique et les qualités nécessairesFinalement les qualités nécessaires pour faciliter graphiquement ne sont pas tant un talent de dessinateur qu’une capacité à synthétiser le discours. La technique est importante mais elle n’est rien sans une posture adaptée. Il faut être concentré au maximum, se placer dans un état émotionnel particulier qui permet de retranscrire le plus fidèlement possible les échanges et de cette façon :
Pour l’anecdote, Laure raconte une séance de facilitation qu’elle a menée devant 700 personnes durant laquelle elle a scribé sur scène - dans un cirque - à côté des intervenants pendant 6h. Elle était tellement entrée dans “sa bulle de concentration” que surprise qu’en fin de session on lui demande ce qu’elle pensait des échanges, elle s’était retrouvée incapable de dire le moindre mot.La posture de concentration extrême se focalise sur la retranscription fidèle, pas sur l’analyse et la formalisation de sa propre opinion. Outils et références utilesPour numériser facilement les scribes :
Pour s’inspirer :
Pour se former :
Pour faire émerger des idées :
Merci à Laure Villemaine pour son intervention !Restitution proposée par Frédéric Fleury, participant du DU Codesign participante du Diplôme Universitaire Codesign.Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.